Essai / Document

Pierre Bayard
Aurais-je été résistant ou bourreau ?
Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe »
160 pages, 15 €
9782707322777
Cette question, chacun peut se la poser en lisant, regardant, écoutant un témoignage, un document d’archive, ou tout simplement en écho à certaines actualités. Pierre Bayard le fait avec justesse et humilité. Tenant compte de sa personnalité, de son histoire familiale, de son milieu culturel, du contexte historique, de concepts de psychologie expérimentale, de notions philosophiques, de portraits de héros, de Justes, de personnes qui ont joué de manière secrète ou affichée un rôle, il procède à son propre examen de conscience. La période choisie, la Seconde Guerre mondiale, paraît logique, car proche, tourmentée, documentée… mais elle n’est pas restrictive, la projection se fait au Rwanda, en Bosnie, au Cambodge. Mêlant analyse et réflexion, Pierre Bayard, en invitant ses compagnons de route littéraires et psychanalytiques, ose la confrontation avec ce qu’auraient pu être ses choix, décisions, actes. Et il donne là une voie possible d’introspection.
Marie-Hélène

Sylvestre Huet – Pierre Cartier – Jean Dhombres – Gerhard Heinzmann – Cédric Villani
Mathématiques en liberté
La ville brûle, collection « 360 »
190 pages, 20 €
9782360120260
Ce livre est le résultat d’un entretien conduit par Sylvestre Huet, directeur de la collection 360 et journaliste scientifique au journal Libération, réunissant deux mathématiciens, Pierre Cartier, pilier du groupe Bourbaki, et Cédric Villani, médaille Fiels 2010, un mathématicien et historien des sciences, Jean Dhombres, ainsi que Gerhard Heinzmann, philosophe des sciences. Fidèle à l’esprit de la collection, il effectue un large tour d’horizon de l’univers des mathématiques, de leur histoire, de leur rapport au réel, de leur enseignement, de leurs relations aux mondes politique et industriel, des perspectives entrevues grâce aux développements des méthodes informatiques. La différence de génération des deux chercheurs et leur expérience internationale, les disciplines différentes des intervenants, la formation allemande de l’un d’eux, et leur ouverture d’esprit, permettent des avis, des analyses et des solutions nuancées et complémentaires.
Pour approfondir l’entretien et le sujet, les auteurs suggèrent des lectures diverses et variées, incluant Les éléments d’Euclide, la bande dessinée Logicomix et Les neuf chapitres : le classique mathématique de la Chine ancienne et ses commentaires.
Frédéric

Iegor Gran
L'Ecologie en bas de chez moi
Folio
165 pages, 5,95 €
9782070447978
« Un voisin durable, c’est un voisin qui trie ses déchets et me surveille pour que j’en fasse autant. »
Dès la 4e de couverture, le ton est donné : voici un texte contondant, que la polémique n’effraie pas.
Importuné par la vague consensuelle déclenchée par la projection interplanétaire du film Home de Yann Arthus-Bertrand, Iegor Gran ressent « une inquiétude, presque un réflexe »… Il refuse d’instinct que l’on « pense à sa place » et rédige dans un premier temps un article pour le journal Libération, dans lequel il dénonce entre autres le tutoiement de la voix off et le ton écolo-guimauve de Yann-Dieu.
Devant l’avalanche de réactions, pour la plupart « violemment contre », suscitée par cet article, il veut comprendre et enfonce le clou en rédigeant ce texte, fort bien documenté et étayé par de (trop ?) nombreuses notes de bas de page. Il y fustige les dérives consumériste et totalitaire du « culte » et les travers de ses nouveaux convertis au DD (développement durable !), auxquels il reproche essentiellement le manque d’analyse et de distance.
Parallèlement, une des motivations de ce récit, peut-être même la plus surprenante et émouvante, réside dans la chronique du délitement d’une amitié de vingt-cinq ans entre l’auteur et Vincent dont la nouvelle religion et son zèle à la servir sont devenus inquiétants « quand il a cessé de rire ».
Iegor Gran, lui, n’oublie jamais de rire, y compris de lui-même et de sa mauvaise foi, inhérente au genre pamphlétaire, tout en esquissant, mine de rien, une ode à la culture, à la permanence du génie humain et à son libre-arbitre.
Sarah et Frédéric

David van Reybrouck
Congo, une histoire
traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
Actes Sud
636 pages, 28 €
9782330009304
L’ouvrage présente l’histoire du Congo et ses différentes étapes, de l’époque pré-coloniale aux premières explorations par les Occidentaux, de ses différents statuts de pays colonisé à son indépendance et aux difficiles tentatives d’accession à la démocratie et à la prospérité, sans cesse remises en cause par de sanglants conflits internes ou frontaliers.
Grâce à de nombreux témoignages recueillis sur place, l’auteur nous décrit le quotidien du pays colonisé, l’impact des deux guerres mondiales sur le pays, son indépendance mal négociée, trop tardive et précipitée, et présente enfin les divers régimes et dirigeants qui se sont succédés jusqu’à aujourd’hui, sans parvenir à établir dans ce pays une société capable de profiter pleinement et équitablement de sa richesse en matières premières stratégiques.
Frédéric

Fournel Paul
Anquetil tout seul
Seuil
149 pages, 16 €
9782021036725
Portrait d’Anquetil à travers ses principaux exploits sportifs (Grand Prix des Nations, record de l’heure, enchaînement Dauphiné et Bordeaux-Paris), ses relations à ses maître (Coppi), entraîneur (Geminiani), adversaire (Poulidor) et équipier (Darrigade), ses zones d’ombre (dopage, âpre gestionnaire de ses victoires), les ingrédients qui en ont fait un champion : sa volonté, son physique, sa classe folle sur un vélo et son aptitude à la souffrance travaillée à l’entraînement.
Mais le fort et émouvant charme du livre sera évidemment ressenti par les amoureux du cyclisme et les nostalgiques de l’enfance, tous ceux qui ont rêvé sur leurs modestes vélos d’arrivées triomphales en sommet de côtes, de défaillances terribles vaillamment surmontées en contre-la-montre, d’échappées solitaires, le nez au guidon, un peloton menaçant aux trousses.
Frédéric

Alex Bellos
Alex au Pays des Chiffres
Traduit de l’anglais par Anatole Muchnik
Robert Laffont
500 pages, 23 €
9782221122938
L’ouvrage permet, de manière documentée et claire, de comprendre et de s’émerveiller de la façon dont les nombres, les chiffres, ont été appréhendés, agencés, utilisés par les civilisations et les cultures, des époques antiques au monde moderne. Cette lecture particulièrement dynamique, passant d’un continent à l’autre, des développements de Pi aux machines à sous de Las Vegas, du Sudoku aux limites de suites remarquables, qui peut se suivre avec un crayon, une règle à calcul ou un ordinateur sous la main, est un voyage au pays des chiffres, et également dans celui des hommes et des idées.
Frédéric

Collectif
Histoire du corps Coffret 3 volumes
Le Seuil, coll. « Points Histoire »
1 625 pages, 30 €
9782757825532
Dans le premier volume (Alain Corbin [dir.] ; 611 pages), la notion de corps « moderne » qui naît à la Renaissance est mise en avant. Le corps est pris dans son autonomie propre, dans son intimité ; le corps est un objet d’histoire, trace des évolutions culturelles. Dans le deuxième volume (Jean-Jacques Courtine [dir.] ; 463 pages) qui couvre la période allant de la Révolution à la Grande Guerre, le corps est objet d’étude. Matière physique composite, il est décortiqué par la science, manipulé. Il sert l’évolution médicale, la révolution industrielle… de nouvelles représentations sociales émergent.
Le dernier volume (Georges Vigarello [dir.] ; 551 pages) interroge la limite de l’humain (« Mon corps est-il toujours mon corps ? ») à travers les paradoxes, les mutations du xxe siècle liés au virtuel, à une recherche éperdue d’individualité dans une société de masse.
Marie-Hélène

Roland Barthes
Journal de deuil
Seuil/Imec, coll. « Points Essais »
288 pages, 8,50 €
9782757826225
Au lendemain du décès de sa mère, Roland Barthes entame l’écriture d’un « Journal de deuil » : de simples feuilles qu’il coupe en quatre, toujours à sa disposition, et sur lesquelles il rédige les notes éditées ici intégralement (la plupart des feuillets sont datés et reclassés et s’étalent sur presque deux années, 1977-1979). De réflexion en réflexion, il se livre avec pudeur, explorant son besoin vital de solitude, son chagrin – terme qu’il préfère à deuil, trop psychanalytique ; écriture sur le deuil qui étoffera son œuvre (Mythologies, La Chambre claire en particulier), qu’il alimente de ses lectures de Proust, Winnicott, Kierkegaard… L’expression « travail de deuil » ne lui convenait pas, ces notes en sont pourtant la trame : au fil des pages – des jours, des ans – son propre cheminement apparaît comme une (re)construction, une réappropriation.
Marie-Hélène

Mat Fournier
Quand la nature inspire la science
Plume de carotte
153 pages, 35 €
9782915810769
Lorsque les scientifiques, les architectes, les aventuriers, les ingénieurs observent la nature, monde végétal ou animal, ils trouvent nombre de solutions, d’idées, de pistes qui permettront d’améliorer l’efficacité ou la robustesse d’un mécanisme ou initieront un procédé de fabrication de nouveaux matériaux. Par de nombreux exemples, des illustrations photographiques, des schémas explicatifs, ou des spéculations dignes des meilleurs romans de science-fiction, l’auteur montre les apports déjà réalisés ou attendus des stratégies animales ou végétales dans des domaines aussi divers que l’aéronautique, la construction de bâtiments naturellement climatisés, le textile, la récolte de l’eau…
Livre passionnant et à la portée de tous qui nous rendra plus attentif au vol de la mouche, au déplacement de l’araignée sur l’eau, à la forme du tronc d’un palmier ou à la répartition des feuilles sur une tige. Un alibi idéal pour rêvasser en semblant réfléchir et pour réfléchir en semblant rêvasser.
Frédéric

Siri Hustvedt
La Femme qui tremble
(Une histoire de mes nerfs)
traduit de l’américain par Christine Le Bœuf
Actes Sud
245 pages, 22 €
9782742792405
Invitée, en 2005, à prendre la parole lors d’une conférence publique en hommage à son père décédé, Siri Hustvedt se retrouve soudain envahie par une crise de tremblements irrépressibles, tout en restant suffisamment lucide pour mener son discours jusqu’au bout.
Terrassée par cette expérience spectaculaire de dissociation, elle entreprend alors de longues et patientes recherches pour tenter de comprendre ce qui lui est arrivé et réconcilier cette « femme qui tremble » avec elle-même.
Prenant appui sur son propre cas, qu’elle observe de façon quasi clinique, son enquête l’amène à s’intéresser à la psychiatrie, la neuropsychologie, le fonctionnement de la mémoire et du cerveau, mais aussi à s’interroger sur les rapports entre certains aspects de la création et les pathologies mentales.
Un essai passionnant tout à la fois par la valeur et la vérité du témoignage que par l’érudition et la rigueur intellectuelle de l’auteure.
Sarah

Laurence Loutre-Barbier
La Dernière Chambre
Fage, coll. « Collection particulière »
107 pages, 15 €
9782849751749
Nul ne peut nier la mort, elle s’impose par nature ; l’évoquer c’est souvent pour la repousser, en éloigner l’échéance. « On tolère son existence, mais on la tolère ailleurs sans toutefois la situer où que ce soit. » L’artiste photographe Laurence Loutre-Barbier, dans une démarche très personnelle de création et de réflexion s’y confronte sans tabou, et malgré la difficulté du sujet, avec sensibilité.
M, cadre infirmier et responsable de la chambre mortuaire d’un grand hôpital parisien a donc accepté que l’auteur vienne assister (pendant un an et demi, plusieurs jours par mois) à la tâche qu’elle effectue au quotidien. Les portes et les couloirs tels des sas et des hublots, sont franchis pour accéder à ce lieu frontalier, ce lieu de rupture : vie/mort ; présent/passé advenu. Une forme de témoignage : « Vivre la rupture du temps présent, vivant. / Vivre la mort où elle peut être vue, vivant. / Voir la mort où elle peut être vécue. » Cette chambre méconnue où les derniers soins, les dernières attentions… rendre au corps du défunt sa dignité avant les dernières caresses, salutations, puis les adieux. Un lieu où le vivant côtoie la mort, tentant une espèce de réappropriation de ce qui fut et d’acceptation de ce qui sera.
Des photos suggestives qui prennent leur sens au fil des pages pour aboutir à celles d’une réalité crue – ces corps jamais en leur entier, juste des parcelles de ce qui leur rend humanité –, et qui amènent à ressentir pudeur, respect et une certaine sérénité… il y en a eu d’autres mais toutes ne sont pas montrables, même celles-ci sont à la limite.
Marie-Hélène

Brigitte Brami
La Prison ruinée
Indigène
38 pages, 3 €
9782911939822
Les éditions Indigènes n’ont pas attendu le succès (mérité) d’Indignez-vous de Stéphane Hessel ni s’y sont arrêtées, pour publier des textes courts et essentiels dans leur excellente collection « Ceux qui marchent contre le vent », qu’il serait quelque peu tautologique de commenter…
Une fois faite cette mise au point, hurlons ce conseil : lisez La Prison ruinée ! Les mots manquent presque à décrire ce texte coup-de-poing, inclassable, tant ceux de Brigitte Brami sont justes et forts.
Non, ce n’est pas un document sur la prison, oui, c’est un document sur la prison. Non, ce n’est pas un témoignage sur l’enfermement, oui, c’est un témoignage sur l’enfermement. Non, ce n’est pas un texte sur l’humanisme et la solidarité, oui, c’est un texte sur l’humanisme et la solidarité...
Voilà surtout, comme un cadeau, offert par la digne héritière de Jean Genet, auquel elle a emprunté son titre, un magnifique poème d’amour, incandescent de ferveur et de désir.
Sarah

Pierre Senges
Environs et mesures
Gallimard, coll. « Le cabinet des lettrés »
101 pages, 15 €
9782070133383
Erudit, poétique et malicieux, ce livre nous emporte en compagnie de cartographes, d’aventuriers, de rêveurs ou de guerriers de tous temps, à la recherche de lieux légendaires et merveilleux, Paradis ou Enfer, Royaume du Prêtre Jean, Eldorado ou Atlantide. Pierre Senges nous convie donc à un voyage enchanteur sur tous les continents, à toutes les époques, suivant des guides qui cherchent à accorder l’imaginaire, celui des livres et des légendes, au monde sur lequel nous sommes échoués.
Frédéric

Une femme à Berlin. Journal, 20 avril – 22 juin 1945
traduit de l’allemand par Françoise Wuilman
Gallimard, coll. « Folio »
393 pages, 7,70 €
9782070349494
Elle a une trentaine d’années, probablement femme de lettres (journaliste, elle a voyagé dans de nombreux pays) issue de la bourgeoisie. Sa culture et ses connaissances linguistiques font d’elle un intermédiaire entre ses compatriotes et ceux qu’elle nomme les Ivan. Les Russes arrivent donc à Berlin en avril 1945 et c’est l’autre partie qui témoigne ici. Le quotidien sur cette courte période du peuple allemand, en accord ou non avec Hitler. Et se succèdent la misère, la peur, la faim, les viols, le travail forcé, la découverte des faits nazis, la honte ; et accepter le tout comme un rachat, comme si c’était normal. Le texte, d’après ce qu’elle appelait des « griffonnages personnels », avait été édité en 1954 et fort mal reçu tant la lucidité de l’auteur est prégnante. Évoquant sa lecture des Perses d’Eschyle : « La longue plainte sur la misère des vaincus est à la mesure de notre défaite – et, d’un autre côté, elle ne l’est pas du tout. Notre triste sort d’Allemands a un arrière-goût de nausée, de maladie et de folie, il n’est comparable à aucun autre phénomène historique. »
Marie-Hélène

Jean-Marie Catonné
Romain Gary, de Wilno à la rue du Bac
Solin/Actes Sud
300 pages, 23 €
9782742787845
Myriam Anissimov avait comblé « l’amnésie » volontaire de Gary (Romain Gary, le caméléon). Catonné respecte la personnalité de l’affabulateur ou du mythomane, à la limite de la schizophrénie… Toutes ses productions (textes, films…) sont présentées et étudiées dans ce qu’elles donnent à voir du picaro Gary, celui qu’il a composé avec cette « gueule » de « judéo-slavo-gaullo-franco-cosmopolite » tout en se plaignant qu’on la lui avait faite. L’homme a toujours dérangé, particulièrement cynique, ne trouvant de place nulle part ; ses ouvrages sont inégaux et son écriture, tendancieuse, pas toujours en accord avec les textes eux-mêmes riches en métaphores. Sans doute Gary n’a-t-il pu se trouver qu’en Ajar, son double, son « Je », son dibbuk. C’est sa dualité qui est interrogée, « l’aspiration idéaliste incapable de changer le monde et le dégoût d’une réalité que seul l’humour peut ravager ». Beau travail de Catonné, sans complaisance, qui donne envie de (re)lire...
Marie-Hélène

Didier Eribon
Retour à Reims
Flammarion, coll. « Champs »
247 pages, 8 €
9782081244832
A la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve sa famille avec laquelle il avait rompu depuis plusieurs décennies. Le récit intime de son enfance et sa trajectoire personnelle de « transfuge de classe » amènent peu à peu une vaste réflexion sur le monde ouvrier, la conscience politique, l’homosexualité et le déterminisme social.
Sarah

Denis Faïck
Qu’est-ce qu’un con ?
(éléments du savoir-penser et agir)
Pleins feux
61 pages, 8 €
9782847290776
Passée la surprise et l’amusement provoqués par un tel sujet, voici un essai philosophique fort instructif et plus sérieux qu’il n’y paraît. A lire pour l’être un peu moins…
Sarah

Etienne Klein
Discours sur l’origine de l’univers
Flammarion
170 pages, 17 €
9782081228795
En se consacrant à la recherche de l’origine de l’univers, ces fameux instants primordiaux, le Big Bang, l’homme espère trouver des réponses définitives, approcher une vérité incontournable, maîtriser des pans entiers de connaissance et de savoir. Mais ces instants se dérobent sans cesse et pour les expliquer, il semble nécessaire d’aborder, d’élaborer, de mettre à l’épreuve des faits de nouvelles théories, peut-être de nouvelles lois physiques, seules capables de comprendre ces premiers instants, qui, d’ailleurs, ne sont peut-être que des instants de transition d’un univers à un autre.
Dans ce livre assez clair, et on peut le lire d’une traite puis s’y replonger avec profit, l’auteur brosse les théories philosophiques et scientifiques tentant de conceptualiser et appréhender l’univers et son origine. Et on prend plaisir à découvrir les théories des cordes, des multivers, des interrogations autour des matière et énergie noires … Evidemment, quelques connaissances préalables aident à la compréhension, mais il faut surtout se laisser emporter par ces idées folles, ces concepts de science-fiction, ces noms étranges et la poésie de ces « particules sans masse empêtrées dans les bosons de Higgs ».
Frédéric

Florence Aubenas
Le Quai de Ouistreham
L'Olivier
269 pages, 19 €
9782879296777
Du très beau travail journalistique. Un récit au plus près des gens, relatant le parcours de certains qui, comme tant d’autres galèrent : ceux de ce petit monde que l’on néglige, que l’on ne voit pas, ces travailleurs de la nuit, du ménage.
Marie-Hélène et Sarah

Marie-Dominique Arrighi
K, histoires de crabe
Bleu autour
435 pages, 17 €
9782358480161
Un choc, un témoignage poignant à lire et relire pour son humanisme. En 2009, cette journaliste de Libé apprend que le cancer dont elle a déjà souffert a repris, de plus belle. Elle s’engage alors à retranscrire sur un blog, au jour le jour ou presque, et échange ce qu’elle vit, ressent, endure… Humour, volonté et joie de vivre d’un caractère bien trempé, abattement mais aussi encouragement et optimisme : simplement une force contre le peu de temps qui passe et la mort qui rôde. Récit bouleversant qui prend aux tripes, un bouillonnement de vie même si… Seuls ses textes sont retranscrits ici, mais l’attention et les remarques des blogueurs sont mentionnés, présents, là en écho.
Marie-Hélène